Summer Camp 2K25
Des albums pour supporter l’été 2025
, le 14 juillet
Depuis le temps, vous connaissez la recette : une sélection d’albums estivaux pour bien appréhender la saison chaude. La rédaction et ses amis vous souhaitent à tous de bien lézarder en attendant la rentrée.

The Conscious Daughters - Ear To The Street (1993)
– GolgoSeize
Copines depuis le collège, connectées par leur amour des rimes et du sport, Special One et CMG se font d’abord connaître en distribuant des tapes entre Oakland et San Francisco, à une époque où les radios diffusent exclusivement des morceaux provenant de New York, au lieu de productions locales. Ce qui changera dès 91-92 et l’arrivée de Priority Record, considérable coup de boost pour les labels indépendants. Elles arrivent à faire glisser une de leur cassette à PARIS, rappeur (politique) et producteur de légende de la Californie du Nord, durant une release party de Digital Underground. Et c’est cette rencontre qui va, quelque temps plus tard, donner naissance à leur premier album Ear To The Street.
Sorti en 1993 et entièrement produit par PARIS, qui peut passer de production frénétique rappelant les productions de Dr. Dre et DJ Yella dans EFIL4ZAGGIN (Princess Of Poetry, TCD In The Front qui comme Niggaz 4 Life utilise Sir Nose D’Voidoffunk de Parliament, mais rejoué différemment) à la Mob Music locale (Somethin To Ride To, Showdown), en passant par des prods flirtant avec la G-Funk de la Californie du Sud (We Roll Deep, le remix de Somethin To Ride To, bien meilleur que l’original) ou lorgnant sur des influences new-yorkaise dans le seul but de découper une prod comme il se doit (Da Mac Flow, Crazybitchmadness et sa prod ultra épuré, uniquement composée d’une basse et un kick).
On est face à un exemple parfait d’exercice de style d’une trentaine de minute. Les flow incisifs et agressifs de CMG et Special One nous frappent dès l’intro. Dès la deuxième track, le côté ’’conscious’’ prend le dessus, CMG parle de grossesse précoce (dû à une relation avec un homme beaucoup plus vieux, ce qui est problématique), de relation toxique et de famille monoparentale via un storytelling poignant. Un sujet assez progressiste à l’époque car du point de vue d’une femme. De même que sur Wife of a Gansgta, où les deux interprètes se mettent dans la peau de compagnes de grosses têtes de réseaux, tout aussi dangereuses que leur tendre moitié.
En résumé, The Conscious Daughters nous offrent un projet très ensoleillé, mêlant technique et storytelling. Un esprit de compétition saine entre deux rappeuses qui, en terme de performance et d’interprétation, n’ont rien à envier à d’autres grandes dames de leur époque telles que Lady Of Rage, Mia X, Menajatwa ou encore les Ghetto Twinz de chez Rap-A-Lot.
– Track : We Roll Deep

Da Brat - Funkdafied (1994)
– Tis
En 1994, Shawntae Harris débarque dans ce rap jeu avec un flow incisif et une attitude sans concession, bousculant une scène déjà dominée par les hommes. Elle se fait remarquer dans les battles de Chicago avant de remporter un concours organisé par Yo ! MTV Raps, lui permettant de rejoindre le label So So Def de Jermaine Dupri. A 20 printemps, elle sort son premier album Funkdafied, qui deviendra le premier album d’une rappeuse à devenir disque de platine avec plus d’un million d’exemplaires vendus. Dès l’intro, Da Brat impose son style avec nonchalance sur des instrumentaux fleurant bon les vibes g-funk tout en restant ancrée dans la tradition du rap de Chicago. Et derrière ce son, on retrouve l’architecte Jermaine Dupri, qui façonne l’album en injectant des basses rondes, des claviers funky et des samples sympathiques, parfaits pour cruiser fenêtre ouvertes. Le single Funkdafied explose les charts avec l’attitude bravache de Da Brat et son instru funky à souhait. Le reste de l’album est à cette image : des refrains entêtants, des beats avec un groove assumé et une Shawntae tout en assurance. Parfait pour la plage de LA ou en club du côté d’ATL en somme.
Plus de 20 ans plus tard, on en retient un album percutant à la saveur estivale, bande-son parfaite qu’on aurait aimé écouter dès l’été 1994 et même si certains titres peuvent sembler un peu datés, aura surtout permis à Da Brat de s’imposer comme une rappeuse à suivre, portée par cette alchimie parfaite avec Jermaine Dupri.
– Track : Fa all y’all

Evilgiane - HEAVENSGATE VOL. 1 (2024)
– $moky P
Evilgiane, producteur new-yorkais, est le fondateur du collectif et label Surf Gang. Créée en 2018, cette entité mêle culture graff, skate, art brut et naïf. À la limite de l’expérimental, voire de l’absurde parfois, mais régulièrement pourvoyeur de tubes psychédéliques, ce collectif est à mon goût une des principales découvertes et surprises de ces dernières années. Evilgiane fait partie de cette génération biberonnée au Soundcloud Rap/Emo Rap, ce genre instauré par de célèbres pères fondateurs tels que Clams Casino, Lil B, Odd Future… Ici on navigue dans les méandres hip-hop post-cloud. HEAVENSGATE VOL. 1 est un parfait exemple de créativité, où l’on peut retrouver ce mélange de styles et d’atmosphères. On découvre des feats avec des pointures de l’underground : Slimesito, Rx Papi, Xaviersobased, Nettspend, Lucy (aka Cooper B. Handy), un de mes petits préférés. Bien que sortie en hiver, la mixtape sent bon la période estivale, dès l’artwork coloré. Les productions d’Evilgiane alternent entre atmosphères wavy et éthérée comme un début d’été ou plus sombre et violente comme une fin août. Le tout est bien équilibré et la mixtape s’écoute très bien de bout en bout.
Cette tape regorge de pépites qui ne demandent qu’à être découvertes et met en avant une flopée d’artistes undergrounds intéressants, confirmés ou non. C’est un projet que j’écoute souvent au casque, à pied ou dans les transports. Les titres s’enchaînent parfaitement et de façon équilibrée, faisant alterner rage et douceur, ombrageuses rues de New-York et balades champêtres. Les amateurs de plug extatique, de rap avant-gardiste mais qui voudraient rester sûrs de leur coup grâce au maître (le sieur à tout de même produit The Hillbillies pour Kendrick Lamar), foncez sans retenue ! Pour les autres, je pense que le disque est assez bon pour constituer une belle découverte. EvilGiane est sans nul doute un des producteurs les plus intéressant et prometteur pour la suite des événements. Et pour ceux qui voudraient approfondir leur découverte dans un style un peu plus rage et hyperpop, cette année est sorti l’ep 62 Starz avec l’artiste espagnol Rojuu. Dans la joie et la bonne humeur, toujours avec cette pointe de nostalgie mélancolique.
– Track : LIL WAYNE

Knxwledge - Anthology (2013)
– Gari Pi / Spice Programmers
Knx c’est tellement un prodo en avance sur son temps ! Quand j’écoute Anthology, sa beat tape sortie en 2013 (ce qui arrive assez souvent), je trouve le projet ENCORE avant-gardiste aujourd’hui, alors que certains sons datent de 2009 ! En plus, ça s’enchaine rapidement, avec des morceaux de 1 minute 30 en moyenne (c’est pas la même boucle pendant 4 minutes, le genre de truc hyper chiant). La plupart des beats sont « ensoleillés », à la Dam Funk ; c’est pas du Daringer.
Pour zoner vitre baissée dans ma Skoda en été, c’est ça qu’il me (nous ?) faut !
– Track : Preservatives
Lil Wayne - Da Drought 3 (2007)
– JC de Brooklyn Fizz
Pour moi le meilleur rappeur de tous les temps se nomme Dwayne Carter Junior. Et son meilleur album est une mixtape : Da Drought 3. Sortie entre Tha Carter II et III, il est en plein dans ce que je considère son prime. Cet incroyable run dans lequel il enchaînait les couplets tous plus fous les uns que les autres. Je les analysais tous, mesure après mesure, mot à mot, et la conclusion était systématiquement la même : personne en ce bas monde ne peut faire mieux. My flow can part a sea. A chaque fois que je me replonge dans cette mixtape, j’ai l’impression d’écouter le rappeur providentiel, celui qui va hisser le rap au-delà de ce qu’on peut imaginer, au même niveau qu’un De Vinci. Et dont le pouvoir est de recracher son environnement d’une manière jamais vue : onirique et street, grandiloquente et stupide, réfléchie et instinctive, esthétique et crade. Le point d’orgue pour moi reste Ride For My Niggas (Sky is The Limit). A chaque écoute j’ai les larmes aux yeux, littéralement. Certains pleurent devant la Joconde, moi c’est en écoutant ce morceau. Si il ne doit rester qu’une trace des humains sur terre après notre extinction, ce doit être ce morceau.
– Track : Ride For My Niggas (Sky is The Limit)

Magnolia Shorty - Monkey on tha d$ck (1997)
– Slump2019 / Instagram
Pas d’album, un EP. Célébrons Renetta en cet été, née un 30 septembre 1982. En 1996, Renetta Yemika Lowe-Bridgewater aka Magnolia Shorty sort sur Cash Money Records Monkey On Tha D$ck. Avec Pen&Pixel au design cover. Papa jouait pour les Les Getrex & Creole Cooking, Maman a sorti That’s How Strong Love Is. Renetta, on l’a retrouvé sur le maxi Solja Ragz où elle chante sur 3rd Ward Solja et sûrement dans le clip du morceau éponyme sorti en 97. Concernant l’EP, celui débute par une intro Mannie Promo. Cash Money Style. On enchaîne avec Monkey On Tha D$ck & Charlie Whop !! : bounce, ça glisse. Puis vient Soldier Chant, un excellent DJ tool pour les concerts, anniversaires, fêtes religieuses, fêtes païennes, fêtes foraines … Screw, passe-passe, etc. Et enfin, une conclusion track fin de soirée en mode redescente bresom avec Juvenile & BG en featuring. Parfait pour conclure l’EP. Et pour les chanceux, un petit bonus pour les oreilles chastes, Monkey on Tha Stick.
Renetta nous quittera le 20 décembre 2010. REP.
– Track : Soldier Chant

Ramirez & Rocci - Playaz Manual (2020)
– Tibo BRTZ
Apparemment, personne n’avait encore parlé de Ramirez dans le cadre des summer camps de Swampdiggers, pourtant sa collaboration avec Rocci représente l’archétype parfait de l’album d’été : samples de funk, rythmes laid back, mélodies douces et entrainantes… Tout est réuni sur ce projet du rappeur de San Francisco, qui fait le lien entre la culture G Funk et la scène Phonk, produit exclusivement par Rocci, collaborateur régulier de Pouya, Terror Reid, Shakewell et autres noms du rap US plus ou moins underground, liés à cette scène qui puise ses influences dans le Memphis Rap et le Screw de Houston.
Après des débuts dans les années fin 2000 / 2010 au sain des crews Sixset et Doomshop, pionniers de la scène Phonk, dont est notamment issu Freddie Dredd, Ramirez enchaîne des projets solos sur lesquels ils lorgne de temps en temps vers les sonorités californiennes, apportant une vibe G Funk que l’on retrouve très peu chez ses homologues, souvent bloqués dans les atmosphères sombres ou tapageuses, plus conventionnelles dans cette mouvance branchée sur le Devil Shyt de Memphis. Playaz Manual représente l’apogée de ce mélange des genres, avec des drums sautillantes et des vocaux screwed de la plus pure tradition Phonk, incorporés à des samples ensoleillés et des synthés complètement californiens. L’alchimie entre le producteur / chanteur et le rappeur fonctionne super bien, et les 15 pistes de l’album glissent comme un lowrider dans les rues de Long Beach. Impossible de dire si Playaz Manual tire plus vers la Phonk ou le G Funk, tant les triplet flows de Ramirez swinguent sur les mélodies de ride en bord de mer de Rocci. Même quand l’ambiance devient plus dark, comme sur Tales From the Guttah, les notes graves de piano font penser à des morceaux d’Ice Cube ou Spice 1, malgré des hi hats épileptiques et roulements de snares typiques du son de Memphis.
Ramirez a été la première signature du G59, le label de ses potes, les $uicideboy$. Alors qu’il vient de quitter le navire, et s’apprête à sortir Playaz Manual 2, toujours avec Rocci, les fans spéculent sur les raisons de ce split, et l’identité de son mystérieux nouveau label, Velvet Note Records, dont il est à priori le seul artiste. Aucune info ici, mais beaucoup d’attente sur cet album, dont trois singles ont déjà été mis en avant, laissant présager le meilleur, comme une suite parfaite au premier opus, cinq ans plus tard.
– Track : The Fo Five

Rich Boy - Pacc Man (2009)
– MoiseTheDude
Rich Boy avait tout pour être l’un de ces petits princes du dirty south, hâbleur et bravache, avé l’accent (du sud des Etats Unis, pas du sud de la France), bref, une sorte de T.I. Et puis non. Après un premier album réussi et bien classé au billboard, le deuxième, qui aurait enfoncé le clou du succès, tarde à venir et ne permettra pas de transformer l’essai. Entre les deux, une poignée de mixtapes, pour faire patienter la base et occuper le terrain. Bigger Than The Mayor, plébiscitée par les amateurs, mais aussi Pacc Man.
Un visuel qui fait mal aux yeux, pas de morceau phare pour porter l’ensemble, pas de promo, mixage à peine soigné sur certains tracks. Pourtant, la tape est super. Les choix de prods sont bons, Rich Boy fait le taf et les invités ne dénotent pas. Chaque refrain est accrocheur dans le genre trap de l’époque, comme on en fourguait des palettes du côté d’Atlanta, sauf que là on est à Mobile, Alabama, encore un peu plus bas sur la carte, une cambrousse urbaine typique façon mini New Orleans.
Avec cette tape on est dans la touffeur d’une nuit trop lourde et moite pour être honnête, une fin de soirée entre homies en marcels blancs, sous le porche d’une bicoque en briques et planches. La lune perce à travers les branches des arbres qui parsèment le hood dont on narre les histoires. Money, sex, drugs, as usual. On règle les comptes avec les faux frères et les hoes douteuses.
– Track : You Don’t Love Me

Shlohmo - For Tha Summer Vol. XXX (2021)
– DrNoze
Entre 2017 et 2021, Shlohmo sortait régulièrement de courtes mixtapes estivales, les biens nommées For Tha Summer (quatre épisodes connus à ce jour, malgré la numérotation). Le concept est de remixer des gros bangers du rap pour en faire des ballades estivales au flegme codeïné. Que des satanés foutus chefs-d’oeuvres.
Le producteur angelin y passe dans sa moulinette des tubes de Mike Jones, Gucci Mane ou 50 Cent. Il ajoute à la sauce des filtres, des samples soul bien sentis, des nappes de synthétiseurs et des effets de ralentissements que n’aurait pas renié ce bon docteur Robert Earl Davis Jr., le tout saupoudré de plus ou moins discrètes saccades de hi hats syncopées. La formule peut être réduite à son minimum comme l’incroyable remix du Put It On de Big L sur un sample de piano jazz dépouillé de tout artifice (sur le XXVIII).
Les quatre volumes connus de la série fonctionnent comme un tout et sont tous très côtés dans mon petit panthéon personnel de la glande estivale. Comme en générale les épisodes sortent sous forme de mix sur Soundcloud et Youtube, j’en profite pour vous refiler discrètement les liens des mixtapes en versions tracks séparées, à foutre dans tous vos téléphones et autoradios pour faire tourner ça tout l’été : XXVII, XXVIII, XXIX et XXX.
À siroter à l’ombre pendant les heures chaudes, en attendant l’orage, salvateur en ces périodes de dérèglements climatiques.
– Track : Future - Might As Well (Shlohmo Remix)

Totaly Insane - Direct From the Backstreet (1991)
– Zetray / Canut Feel Me Radio Show
Voici un disque financé par l’argent de la drogue. Originaires d’East Palo Alto, ’’capitale du meurtre’’ située au cœur de la Silicon Valley, les rappeurs Ad Kapone et Mac-10 sont réunis en 1989 par l’intermédiaire de Michael D. Washington, baron local de la drogue désireux d’investir dans une industrie gangsta-rap alors en plein essor. Mikey D finance, en cash, les sessions du duo au Studio Bankroll où règne le producteur-magicien T.C., originaire de San Francisco. La mort prématurée du mécène, assassiné en 1990, n’empêchera pas le groupe de sortir son premier album en totale indépendance.
Direct From The Backstreet brille d’abord grâce à un T.C. extrêmement inspiré proposant une succession de samples imparables dénichés dans le répertoire funk : Parliament, Between the Sheets des The Isley Brothers (deux ans avant Big Poppa), Playing Your Game, Baby de Barry White (deux avant avant I Got Cha Opin de Black Moon), Cameo, One Way… Mais c’est avant tout par ses batteries slap et ses lignes de basses que T.C. se révèle particulièrement moderne pour un album de 1992. Il délaisse les breakbeats à la Bomb Squad ou les programmations synthétiques en vogue dans la Bay depuis les années 80 pour un son rond et clinquant sous l’influence du jeune G-funk de Los Angeles, celui de Cold 187um et Dr. Dre, qui deviendra la norme dans le rap californien des années suivantes.
Sans être de grands techniciens, Ad Kapone & Mac-Ten sont des rappeurs naturels, produits de leur environnement, particulièrement à l’aise dans l’art du storytelling et d’un rap réaliste sans emphase (I Don’t Even Trip, -N- The Backstreet). What Ya Know constitue dans cet esprit un des grands moments du disque. Modèle de ballade gangsta, samplant le Power of Soul d’Idris Mohammad avant tout le monde, où Kapone, clairement le plus doué du duo, nous plonge la tête première dans les ruelles de Palo Alto dans un style laid-back fait d’images fortes et de conseils de survie dans le ghetto.
Les qualités de l’album lui permettent de dépasser les frontières d’East Palo Alto et offrent au groupe un certain statut dans l’ensemble de la Bay Area (il rentre même à la 61ᵉ place du Billboard Hip-Hop/R&B) qui leur permet de signer sur le mythique In-A-Minute Records. Il devient surtout la carte de visite de T.C. qui s’impose rapidement comme l’un des producteurs les plus importants de la région, multipliant les classiques avec Rappin’ 4Tay, 11/5, RBL Posse, I.M.P. ou Dre Dog pour n’en nommer que quelques-uns.
– Track : What Ya Know

Z-Ro - Drankin & Drivin (2016)
– Crem
Je ne sens plus mes dents ni le bout de mes doigts. Ni mon cœur battre dans ma poitrine. La voiture roule dans la ville et il est tard. On s’arrêtera à la gare pour prendre des clopes et on roulera encore. Dans le centre-ville, les rues sont vides. Tout le monde dort ou est parti. Pas de playlist, juste ces treize titres en repeat. Le CD dans le lecteur comme des vieux cons de boomers. Un Verbatim avec marqué Z-RO en très gros. L’impression de glisser sur le goudron est réelle grâce au mélange dans mon verre et la voix du Mo City Don enveloppe chacune de mes pensées. Une nuit d’été ouatée à regarder les réverbères passer, engourdi sur le siège passager. Toutes peines anesthésiées le temps d’une soirée. Voilà la proposition. Faire des tours sans but précis, oublier. Un trajet indécis avec pour compagnie cette voix grasse et profonde si propice à la langueur. Les lumières de la ville se reflètent sur l’asphalte et assez vite leur charme jaune orangé laisse place à la torpeur. Souvenirs hachés et ralentis. Comme à Houston, Texas. Comme si on y était.
– Track : I Ain’t Gonna Lie
Tracklist
01 - Intro
02 - The Conscious Daughters - We roll deep (prod. Paris)
03 - Totally Insane - What ya know (prod. TC & Totally Insane)
04 - Rocci & Ramirez - The fo five (prod. Rocci)
05 - Da Brat - Fa all y’all (prod. Jermaine Dupri)
06 - Magnolia Shorty - Soldier chant (prod. Mannie Fresh)
07 - Knxwledge - Preservatives (prod. Knxwledge)
08 - Z-Ro - I ain’t gonna lie (prod. Jonathan Zibi)
09 - Evilgiane - Lil Wayne feat. K$upreme & Slimesito (prod. Evilgiane)
10 - Future - Might as well (Shlohmo remix) (prod. Shlohmo)
11 - Rich Boy - You don’t love me (prod. Supa Villain)
12 - Lil Wayne - Ride 4 my nigg*s (sky’s the limit) (prod. S-X & Myke Diesel)
Cover art : Dirt Noze
Mix : Tis